Archives mensuelles : décembre 2019

La primevère officinale (Primula officinale)

Se soigner avec les plantes sauvages :

La primevère officinale

Commencer l’étude des plantes médicinales par les fleurs printanières est très stimulant, parce que les floraisons s’échelonnent dans le temps. Vous avez ainsi le loisir d’observer successivement plusieurs espèces avec un délai suffisant pour les mémoriser.

Les changements du paysage sont visibles au fil des semaines depuis le mois de mars jusqu’en mai où tout s’accélère avec le réchauffement de l’air. Ne vous privez pas d’explorer les chemins bordés d’arbres et les sous-bois encore clairs, qui se transforment en tapis de fleurs en cette saison!

D’ailleurs les fleurs printanières sont les mieux connues : qui ne connaît pas le pissenlit, la violette, la jonquille, le myosotis, … ? Même la primevère vous est certainement familière, tout du moins celle qui pousse dans votre jardin.

Pour démarrer votre apprentissage des plantes, n’hésitez pas à vous appuyer sur les variétés de fleurs horticoles ; même si ces fleurs ont atteint des dimensions extravagantes vis à vis de leurs ancêtres sauvages ou sont devenue bariolées en exprimant des coloris absents de la nature par suite des croisements successifs de la sélection génétique. Malgré ces extravagances, elles gardent néanmoins les caractéristiques fondamentales de leur espèce. De mon côté, je vous apporterai les précisions utiles pour identifier les souches sauvages qui peuplent notre environnement naturel. Si rien ne vous empêche d’utiliser les variétés horticoles pour vous soigner, leur faible concentration en substances actives devrait vous inciter vite à privilégier la récolte des fleurs sauvages.

Les premières floraisons de l’année comptent une proportion étonnante de fleurs pectorales, en mesure de soigner les affections des bronches et toute maladie due aux refroidissements. Cela correspond tout à fait aux réactions de notre organisme qui peut avoir du mal à s’adapter au changement de saison, confronté à l’alternance des températures et aux récidives de l’hiver malgré les apparitions insistantes du soleil !

Cette synchronicité des floraisons et de notre état biologique devait en toute logique vous orienter vers l’action thérapeutique des plantes du climat tempéré, celles qui sont spontanées sur nos sols et dans nos régions au lieu de faire appel à des plantes exotiques, même très efficaces par ailleurs. En tout cas , c’est la démarche que je vous propose d’adopter dans cette formation. Toutefois, la reconnaissance de ces plantes locales n’est pas facilitée par leur proximité, la tradition elle-même entretient une certaine confusion qu’il va nous falloir éclaircir.

Primevere-off3-fkDans nos campagnes, les gens pour la plupart vous indiqueront aisément les fleurs de coucous…il y a les coucous bleus, il y a les coucous jaunes… ! C’est un peu la pagaille dans les noms populaires qui sont attribués souvent à des plantes très différentes avec une bonne fois inaltérable ! Pour s’y retrouver, il nous faudra nommer les plantes avec leurs noms scientifiques, incontournables balises sur le chemin de la phytothérapie. Néanmoins, cet amalgame du langage populaire a son intérêt. Il nous en apprend beaucoup sur le système naturel, que nous pourrions oublier de considérer dans sa richesse globale, focalisés sur notre petite fleur de coucou.

Elargissons notre regard à la mesure de celui des ruraux des siècles précédents, ouverture indispensable pour prendre en compte et préserver les connexions entre les fleurs, leur milieu et les animaux qui gravitent autour d’elles. Pour la trouver dans le paysage, à cette époque où les fleurs se tapissent encore au ras du sol, les indices fournis par la Nature ne seront pas superflus ! Le printemps des fleurs est en quelque sorte le miroir de l’automne des champignons : prendre en compte le fonctionnement des milieux naturels vous aidera à découvrir ses secrets, à trouver les trésors que vous cherchez…

C’est pourquoi mon approche de la primevère officinale, encore appelée « coucou » ne se bornera pas à sa description botanique, ni à la présentation de ses propriétés médicinales. Dans ma formation destinée aux naturopathes, j’ai prévu de vous emmener aussi en promenade sur les terrains de l’écologie et de l’observation des animaux, toujours en relation avec cette plante.

Vous comprendrez alors pourquoi cette fleur délicate symbolise le printemps. Et vous aurez d’autant plus de plaisir à l’introduire dans votre pharmacie familiale au vu des nombreux remèdes naturels qu’elle est en capacité de vous offrir.

Extrait de la formation Les plantes sauvages appliquées à la naturopathie.
———–Ouverture de la prochaine session en OCTOBRE 2020————-