les faux-frères : le mouron des oiseaux et le mouron rouge

Au retour du printemps, le mouron des oiseaux (Stellaria media) est un des premiers légumes sauvages à récolter et un des plus savoureux. Très précoce, il tend à se développer dès que les températures radoucissent et infeste rapidement les potagers où il s’invite sans l’accord du jardinier ! Avec ses longues tiges rampantes et ses petites feuilles ovales, il ressemble à s’y méprendre au mouron rouge (Anagallis arvensis), qui est par contre toxique. Alors que les graines du mouron des oiseaux font le régal des volatiles , celles du mouron rouge peuvent leur être fatales et empoisonner les lapins. Il vaut donc mieux éviter de les confondre !

Une affaire de famille

Stellaria media
Stellaria media

Le mouron des oiseaux est une petite stellaire dont les fleurs minuscules sont une reproduction minuscule de celles de la stellaire holostée. Elle est proche aussi de la silène enflée comestible comme elle. Elles s’apparentent à la famille des Dianthacées représentée par l’oeillet.

Anagallis-fk
Anagallis arvensis

Le mouron rouge appartient à la famille des primevères (Primulacées). Les graines sont principalement dangereuses en raison de leur concentration en saponosides. Ces substances actives font éclater les globules rouges du sang à haute dose. Le feuillage de la plante peut provoquer des troubles digestifs et rénaux, des diarrhées voire des convulsions en cas de consommation importante chez les organismes sensibles.

Comment les distinguer …

Le mouron des oiseaux a des fleurs blanches tandis que le mouron rouge a des fleurs rouges…au premier abord, cela parait simple, sauf que leurs floraisons ne sont pas toujours évidentes à repérer. Même si le mouron des oiseaux fleurit abondamment dès les premiers beaux jours du printemps, sa floraison est insignifiante : il vous faudra donc regarder attentivement les extrémités des tiges pour apercevoir ses corolles blanches.

Le mouron rouge fleurit plus tardivement vers le mois de juin. Il porte des fleurs bien visibles d’un rouge ou d’un bleu éclatant (une espèce similaire) qu’il protège de la pluie en les refermant quand la grisaille s’installe ! En cas de printemps pluvieux, elles passent souvent inaperçues…

C’est pourquoi il est judicieux de vérifier un deuxième indice avant de faire votre récolte : l’observation du feuillage.

Anagallis2-fkAu moment de la récolte, retournez la feuille et observez sa face inférieure :

  • la feuille du mouron des oiseaux a une face inférieure identique à la face supérieure
  • la feuille du mouron rouge a une face inférieure constellée de points foncés qui doivent vous alerter.