Archives mensuelles : mars 2016
En roulant sur la départementale, n’avez-vous pas croisé des grands frênes et des hêtres qui surplombent la route de leurs longues branches comme s’ils voulaient l’enjamber? Imaginez le peuple de la forêt prêt à reprendre possession de la surface goudronnée car c’est le rôle de la nature d’ensemencer sans cesse la grande matrice de la Terre, malgré les obstacles dressés par les hommes.
La reconquête
Leurs branches se tendent l’une vers l’autre
comme des mains prêtes à se joindre.
Quatre mètres à franchir dans le vide…
La voûte prend forme au dessus de la bande
stérile, laminée par les bourreaux mécaniques.
Des hommes sur le sol, l’empreinte unique.
Tonnelle palpitante de feuilles tendres,
infini multiple de cœurs verts
qui pulsent l’oxygène dans le ciel.
Gaz précieux, voile d’or posé sur la Vie.
Dans le creuset des franges rebelles,
elle croît au ralenti, terrée
silencieuse, immobile, repue d’énergie,
tapie dans les humides fourrés
sous la protection du berceau de verdure
Elle renaîtra, cyclique, éternelle.
Ronger le goudron en bordure…
De la route, extirper la terre…
Crever la croûte inerte qui étouffe la Mère…
Tous à la besogne : fleurs, oiseaux, insectes
avec pour destinée, la reconquête !
Brigade ailée, bombardiers gavés de semences
attentives à germer dans le nid
fraîchement composté par les grignoteurs
à la terne livrée, en plongée dans l’humus.
Fermentation à la subtile odeur,
à l’abri du soleil, confinée dans la nuit
du caveau inépuisable de la fécondité.
Sous le manteau des arbres forestiers
postés en lisière, séparés par la route.
Aryane
Cantal – le 6 novembre 2013
Sensations
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
Arthur RIMBAUD 1870
Extrait des Contemplations
Je lisais. Que lisais-je ? Oh ! le vieux livre austère,
Le poème éternel ! – La Bible ? – Non, la terre .
Platon, tous les matins, quand revit le ciel bleu,
Lisait les vers d’Homère, et moi les fleurs de Dieu,
J’épèle les buissons, les brins d’herbe, les sources ;
Et je n’ai pas besoin d’emporter dans mes courses
Mon livre sous mon bras, car je l’ai sous mes pieds.
Je m’en vais devant moi dans les lieux non frayés,
Et j’étudie à fond le texte, et je me penche,
Cherchant à déchiffrer la corolle et la branche.
Donc, courbé, – c’est ainsi qu’en marchant je traduis
La lumière en idée, en syllabes les bruits,
– J’étais en train de lire un champ, page fleurie.
Victor Hugo ( les contemplations Livre III : les luttes et les rêves)
Taliesin aurait été le barde d’Urien, puissant roi du Rheged, dans la région du Nord de l’Angleterre actuelle. Taliesin a décrit une bataille fantastique avec une armée enchantée dont les guerriers auraient été transformés en arbres par l’intervention divine. Les principales essences de nos forêts sont ici mises en scène en fonction de leurs vertus morales. Pour les Celtes, les arbres étaient des êtres emblématiques et sacrés.
2ème extrait de la Bataille des Arbres
« Les aulnes, en tête de la troupe,
Formèrent l’avant-garde,
Les saules et les sorbiers
Se mirent en rang à leur suite,
Les pruniers qui sont rares,
Etonnèrent les hommes.
« Les nouveaux néfliers
Furent les pivots de la bataille,
Les buissons de roses épineuses
Luttèrent contre une grande foule,
Les framboisiers, dressés en fourrés,
Furent les meilleurs à prouver
La fragilité de la vie.
« Le troène et chèvrefeuille,
Avec du lierre sur le front,
Partirent au combat avec l’ajonc.
Le cerisier joua les provocateurs,
Le bouleau malgré son esprit élevé,
Fut placé à l’arrière,
Non pas en raison de sa lâcheté,
Mais bien de sa grandeur.
Le cytise doré prouva
Sa nature sauvage à l’étranger.
« Les pins se tenaient à l’avant,
Au centre de la mêlée
Que j’exaltais grandement
En présence des rois.
L’orme et ses fidèles
Ne bougèrent pas d’un pied.
Ils combattaient contre le centre,
Contre le flanc et les arrières.
« Quant aux noisetiers, on put juger
Que très grande était leur rage guerrière.
Heureux fut le rôle du troène ;
Il fut le taureau du combat, le maître du monde.
Morawg et Morydd
Firent des prouesses sous forme de pins.
Le houx fut éclaboussé de vert,
Il fut brave entre tous.
« L’aubépine, se gardant de tous côtés,
Avaient les mains blessées.
Le tremble fut élagué,
Il fut élagué dans la mêlée.
La fougère fut saccagée.
Le genêt, à l’avant,
Fut blessé dans un fossé.
L’ajonc ne fut pas indemne,
Bien qu’il se répandit partout.
La bruyère fut victorieuse, se gardant de tous côtés,
La foule était charmée
Pendant ce combat des hommes.
« Le chêne, rapide dans sa marche,
Faisait trembler ciel et terre.
Ce fut un vaillant gardien contre l’ennemi,
Son nom est fort considéré.
Les clochettes bleues se battirent
Et causèrent grande douleur :
Elles écrasaient, se faisaient écraser,
D’autres étaient transpercées.
« Les poiriers furent les grands pourfendeurs
Du combat de la plaine,
A cause de leur violence.
La forêt fut un torrent de cendres.
Les châtaigniers timides
N’eurent guère de triomphe.
Le jais devint noir,
La montagne devint rabougrie,
La forêt fut pleine de trous
Comme autrefois les grandes mers,
Depuis que fut entendu le cri de guerre.
Taliesin aurait été le barde d’Urien, puissant roi du Rheged, dans la région du Nord de l’Angleterre actuelle. Selon la légende arthurienne, il aurait été en contact avec Myrddin, le barde du roi Gwenddoleu qui aurait inspiré le mythe de Merlin l’enchanteur. Taliesin est lui-même un personnage légendaire puisqu’il serait revenu à la vie sous plusieurs formes animales, les celtes croyant à la réincarnation et respectant profondément la Nature.
1er extrait de la Bataille des Arbres
« Le Seigneur n’est pas d’une nature ardente.
Il n’a ni père ni mère.
« Quand je vins à la vie,
Mon créateur me forma
Par le fruit des fruits,
Par le fruit du dieu primordial,
Par les primeroses et les fleurs de la colline,
Par les fleurs des arbres et des buissons,
Par la terre et sa course terrestre,
J’ai été formé
Par les fleurs de l’ortie,
Par l’eau du neuvième flot.
J’ai été marqué par Math
Avant de devenir immortel,
J’ai été marqué par Gyddyon,
Le grand purificateur des Bretons,
Par Eurwys et par Euron,
Par Euron et par Modron,
Par cinq fois cinq maîtres de science,
Par les savants enfants de Math. »
Taliesin – épopée celtique
Je vous propose un QUIZZ sur une fleur sauvage , que tout le monde a pu croiser un jour dans la campagne : la pulmonaire. Pour raviver votre mémoire, voici à quoi ressemblent ses jolies fleurs bleues.
A la fin du quizz, vous pourrez vérifier vos réponses ici.
Le nom de cette plante vient :
1. de son action sur les poumons
2. du nom d’un naturaliste : monsieur Pulman
3. de l’aspect du feuillage qui évoque un poumon
Les fleurs de la pulmonaire peuvent aussi :
1. être rouges sur la même plante
2. avoir un parfum de fraise
3. apparaitre avant les feuilles
4. être butinées par les papillons
5. fleurir toute l’année
On peut consommer une partie de cette plante :
1. les feuilles
2. les fleurs
3. la racine
4. les fruits
5. non : elle est toxique
La pulmonaire pousse :
1. dans les bois
2. dans les chemins bordés de haies champêtres
3. dans les prairies
4. sur les trottoirs
5. dans les jardins bio
La pulmonaire appartient à la même famille que :
1. la pâquerette
2. la laitue
3. le myosotis
4. la consoude
5. la pervenche
Réponses du Quizz – la pulmonaire
Comptez un point par bonne réponse et regardez votre score en bas de page.(total de 10 points)
Réponses :
Le nom de cette plante vient de :
4. de son action sur les poumons
5. de l’aspect du feuillage qui évoque un poumon
Les fleurs bleues peuvent aussi :
1. être rouges sur la même plante
3. apparaitre avant les feuilles
On peut consommer une partie de cette plante :
1. les feuilles
2. les fleurs
La pulmonaire pousse :
2. dans les chemins bordés de haies champètres
4. dans les jardins bio
La pulmonaire appartient à la même famille que :
3. le myosothis
4. la consoude
Votre score
moins de 3 points : sortez vite dans la nature pour observer les fleurs !
entre 3 et 7 points : vous pouvez faire mieux en vous inscrivant à un stage safari Flore
entre 8 et 10 points : Bravo ! Essayez le prochain quizz , plus balaise…