Se soigner avec les plantes sauvages
le lierre terrestre
Le printemps est une saison merveilleuse qui me redonne du tonus quand j’ai l’impression de m’engloutir dans la morosité d’un l’hiver interminable. Le soleil pointe son nez entre les giboulées et insiste tant et si bien que sa prochaine apparition donne le signal de départ pour le développement d’une première vague de floraisons décisive!
Chaque saison a ses couleurs dominantes. Le tout début du printemps passe facilement inaperçu quand le ciel est gris et pluvieux. Pas encore de jaune d’or éclatant dans les prés pour attirer l’oeil : la grande marée des pissenlits, c’est encore trop tôt ! Imaginez une nuance douce à l’image du ciel qui s’éclaire après l’averse…un bleu très pur envahit en nappes les sous-bois : ça démarre avec le bleu des scilles et des jacinthes sauvages, et ça se termine avec le bleu des myosotis. Parmi elles, de fameuses plantes médicinales nous attendent…
En avril, partons dans les bois à la recherche de ces fleurs printanières étalées en tapis au pied des arbres à feuilles caduques.
A défaut de jolis bois de chênes ou d’érables à proximité de chez vous, vous serez bien inspiré de vous promener dans les chemins bordés de haies d’arbres ou de haies d’arbustes naturels assez épaisses. Les ramures des buissons ne doivent pas laisser filtrer le regard, condition pour arrêter le vent et fournir assez d’ombre au sol à toutes ces fleurs bleues du mois d’avril, quand l’été devient trop chaud. Elles se dépêchent donc de fleurir au printemps juste avant que les arbres mettent leurs feuilles toutes neuves, en profitant de la lumière des éclaircies et de l’humidité printanière.
Ce sont les pionnières de l’année. Courageuses pour braver le froid et le grésil, pas fragiles et pourtant ciselées comme des porcelaines. Vous vous demanderez comment vous avez pu ne pas les voir jusqu’à maintenant, quand elles vous sauteront aux yeux au détour du chemin.
Quelle drôle d’idée de sortir par ce temps incertain, alors même que les pissenlits se terrent encore dans leurs mottes de terre ! Pourquoi ne pas attendre que le climat se réchauffe un peu… ? Justement parce que ces jolies fleurs bleues disparaissent aussi vite que le mois de mai est arrivé.
D’ailleurs en attendant la douceur, vous risquez de subir les aléas des refroidissements vite attrapés en cette saison versatile. Un coup de chaud, on se déshabille, un coup de froid, c’est trop tard… le rhume est installé.
Providence de la Nature, il y a justement une profusion de fleurs printanières pour soigner les affections respiratoires… on pourrait même dire qu’elles se précipitent de fleurir à notre secours, alors que nos stocks de plantes médicinales séchées ont été largement entamés pendant l’ hiver.
Sans ramper pour autant, il va falloir se mettre à la hauteur du « lierre terrestre » encore tout humide de rosée, car les espèces printanières sont basses, très cocoon. Elles économisent l’énergie, le soleil étant encore parcimonieux, et développent juste le feuillage nécessaire pour fleurir, voire fleurissent avant même que les feuilles émergent du sol !
Vous repèrerez aisément le lierre terrestre grâce à sa superbe floraison bleu lavande, un indice parmi les liens que nous allons établir avec la fleur de cette même plante méditerranéenne dont le parfum est ancré dans notre mémoire. Le lierre terrestre ne manque pas d’odeur lui non plus et votre nez sera un bon outil dans la reconnaissance de cette fleur méconnue.
Ne confondez pas cette fleur avec le lierre accroché à la façade nord de la maison ! Malgré d’étonnantes similitudes, ces deux lierres sont des espèces très différentes. C’est tout simplement bon de profiter de cette fleur charmante : de sa beauté lumineuse et de ses services en phytothérapie !