Archives mensuelles : avril 2018
Balade florale à la cascade de Faillitoux
les faux-frères : l’ail des ours, le muguet et la colchique
L’ail des ours pousse en grandes colonies dans les sous-bois des forêts alluviales et sur les berges des cours d’eau. Il se développe dans les terres humides hydratées par la nappe d’une rivière proche, ou par des sources en moyenne montagne.
Les prairies humides sont aussi des milieux favorables à la colchique qui est très toxique. La colchicine, qu’elle contient, est utilisée en laboratoire dans des expériences visant à modifier les chromosomes des cellules vivantes.
Dans les forêts à basse altitude, vous rencontrerez des tapis de muguet sauvage (toxique) dont la feuille ressemble beaucoup à celle de l’ail des ours.
Comment différencier l’ail des ours de ses deux redoutables sosies ?
Au mois de mai, l’ail des ours fleurit en même temps que le muguet : ses fleurs blanches étoilées sont disposées en pompon ( en ombelle) à l’extrémité d’une tige souple tandis que le muguet porte des clochettes alignées le long d’une tige rigide.
Quant au colchique, il ne fleurit pas au printemps mais au début de l’automne…à défaut de voir sa fleur, vous découvrirez son gros fruit cabossé à l’intérieur du cornet formé par les feuilles enroulées.
En l’absence de fleurs, il vous faudra examiner les feuilles attentivement :
1er indice : feuilles vert tendre et molles pour l’ail des ours, coriaces et vert bleuté pour le muguet, coriaces et vert foncé pour le colchique
2ème indice : les feuilles de la colchique sont enroulées en spirale et forment un cornet . L’ail des ours et le muguet ont de larges feuilles bien étalées quand elles sont adultes mais vous remarquerez que la base des feuilles du muguet forme une gaine autour de la jeune tige florale.
3ème indice : l’ail des ours sent l’ail quand on le coupe ! Il suffit de briser le pétiole de la feuille pour diffuser les composés soufrés qui lui confèrent son parfum caractéristique. Les autres plantes n’ont pas cet arôme.
La colchique et l’ail des ours sont des plantes à protéger car elles sont menacées par l’agriculture intensive : le drainage des terres agricoles assèche les prairies humides et les engrais leur sont néfastes.
L’ail des ours est victime aussi de l’urbanisation : l’enrochement des berges des rivières entraine la disparition des colonies d’ail des ours qui se développent uniquement sur les berges en pente douce ; la place est alors libre pour la renouée du Japon, cette opportuniste qui adore les milieux perturbés par l’homme…